Les chiens en Roumanie

Les chiens en Roumanie

En Roumanie, depuis que Nicolae Ceausescu a fait raser les pavillons avec jardin pour entasser la population dans des appartements interdits aux chiens, les canidés se sont retrouvés dans la rue. Nourris au bas des immeubles par leurs anciens maîtres, les chiens communautaires « adoptés » par tout un quartier se sont reproduits en très grand nombre. Inévitablement, des groupes se sont formées. Les autorités ont alors choisi de mettre en place un dispositif expéditif, cruel et inefficace de capture et d’extermination des chiens. Des milliers ont été tués, mais les survivants ont eu des petits, et comme d’autres chiens non stérilisés ont été abandonnés, le problème est demeuré entier. En 2013, un enfant de 4 ans est mort après avoir été mordu par un groupe de chiens errants; le gouvernement a donc remis la loi au goût du jour, encourageant et justifiant ainsi la barbarie des humains. La loi précise que les propriétaires doivent faire stériliser leur animal; c’est trop cher… Environ 100 euros, pour un salaire moyen de 180 euros. Depuis, plein d’associations se sont faites entendre, mais… On compte entre 40 et 60 000 chiens rien que dans Bucarest, et environ 2 millions dans tout le pays. Sincèrement? Les placer en refuge en vue d’une hypothétique adoption, est-ce vraiment une solution? Dans certaines villes, un peu moins cruels que les autres, les humains ont simplement fais des campagnes de stérilisation et d’identification (les chiens ont une petite pastille numérotée, comme les moutons, accrochées à l’oreille). Je sais que les chiens errants font peur, mais clairement, les populations qui vivent avec ces chiens, les nourrissent et les laissent vivre leur vie LIBRES, sont toujours des populations (en Inde, en Amérique latine…) à mon sens, plus humbles. L’occidental moyen ne veut surtout pas avoir à rouler moins vite avec sa grosse voiture pour ne pas écraser tout ce qui bouge (ça pourrirait sa bagnole!), il ne veut pas non plus avoir à contourner un animal lorsqu’il marche dans la rue, et encore moins se méfier d’un pauvre chien galeux qui mange dans une poubelle (poubelles qui regorgent de nourriture gâchée par nous même, sales petits enfants gâtés). Alors, passionnée de l’observation de cette espèce, et écœurée de la mienne, je pense vite retourner faire un séjour là-bas, photographier (cette fois avec un bon appareil!), filmer et écouter les chiens parler leur langage passionnant.

PS: je ne dis pas que les chiens errants sont heureux ou encore que c’est une bonne chose qu’ils pullulent; je dis juste que ça me rendrait triste s’il n’y avait plus d’endroit sur terre on l’on peut les observer, libres, vivre leur vie de chiens.

Valérie Goncalves

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